8 mai 2013 (màj : 4/8/14). « Moralisation de la vie publique »,« République exemplaire »,« Moi, président de la République… ». Qu’en est-il avec le Rio-Paris ?
Dans l’enquête sur le drame de l’Airbus AF447 Rio-Paris, une partie civile, associée à d’autres, écrivait à la juge Sylvia Zimmermann par lettre du 26 mai 2011 (il y a deux ans), après avoir motivé sa demande : « … Je vous demande donc par la présente d’avoir accès dans les meilleurs délais à la pièce à conviction essentielle qu’est le dépouillement du FDR, sous forme de listings et de courbes. Cette pièce à conviction est essentielle car tout est enregistré sur le FDR. Toutes les actions des pilotes sur toutes les commandes (leviers, manettes, pédales, sélecteurs, interrupteurs…) sont enregistrées, ainsi que la façon dont les systèmes ont pris en compte ces demandes, la facon dont ils ont réagi à ces prises en compte et la réaction finale de l’avion et des systèmes. »
Par soit transmis du 30 mai la Juge Zimmermann a répondu : « En ayant l’honneur de vous indiquer que les données des enregistreurs de vol se trouvent entre les mains des Experts de Justice en vue de l’exécution de la mission qui leur a été confiée, et ne se trouveront au dossier qu’après dépôt de leur rapport, mais qu’en tout état de cause, seuls les avocats ont accès aux pièces de la procédure. » Cette dernière affirmation est fausse. En effet, le Code de procédure pénale prévoit que les parties peuvent avoir accès aux conclusions d’expertise, même pendant l’instruction. En outre, il n’y a aucune raison d’attendre pour mettre à la procédure la pièce à conviction majeure que sont les enregistrements de paramètres techniques de l’avion.
Par courriel du 7 juin à la juge Zimmermann, la partie civile apportait des informations complémentaires et concluait : (le gras-rouge a été ajouté pour faire ressortir au milieu du reste, mais tout est important) :
« Je souhaite donc avoir accès au dépouillement FDR sous forme de listings dans les meilleurs délais. Ce document est disponible actuellement (c’est le document de base, le premier document obtenu à la lecture de la mémoire solide qui contient les données de vol dans le FDR). Je n’ignore pas que la loi impose le secret de l’instruction, mais j’entends faire choix d’un avocat qui vous demandera communication de cette pièce à conviction majeure que je pourrai consulter à son cabinet, avec un spécialiste de mon choix.
« Toutefois, avant d’engager des frais d’avocat, je souhaitais m’assurer auprès de vous qu’il n’y aurait aucun problème d’accès à cette pièce à conviction essentielle. J’ajoute que des parties susceptibles d’être mises en cause, comme le BEA, ou déjà mises en examen, comme Airbus et Air France, font état publiquement des données du FDR. On ne comprendrait pas, dans ces circonstances, que les parties civiles doivent se contenter de ce qu’on peut lire dans la presse, sans même avoir la faculté, même difficilement compte tenu du secret de l’instruction qui leur est opposé, de vérifier que ce qui est divulgué est conforme à la réalité et qu’il ne s’agit pas d’informations partielles et partiales visant à organiser une campagne médiatique orientée. »
Réponse de la juge Zimmermann (cliquez sur l’image) :
Par ce soit transmis du 9 juin 2011 Sylvia Zimmermann a répondu : « En ayant l’honneur de vous confirmer les termes de mon courrier du 30 mai dernier : les pièces dont vous réclamez la copie ne figurent pas actuellement au dossier d’instruction, et n’y seront versées qu’avec le rapport définitif d’expertise technique, étant rappelé que seuls les avocats peuvent avoir accès aux pièces de procédure. » Même remarque que précédemment sur la fausseté de cette affirmation.
Il y avait en tout état de cause un engagement clair de la juge Zimmermann, formalisé par les deux écrits des 30 mai et 9 juin 2011, de mettre à la procédure les listings FDR au plus tard à la remise du rapport des experts (ce qui est déjà anormalement tardif). Cet engagement est d’autant plus à retenir que la partie civile avait indiqué à la juge qu’il était la condition de la décision d’engager des frais d’avocat. La juge avait par ailleurs indiqué aux familles que le rapport des experts serait remis à l’automne 2011.
Un an plus tard, fin juin 2012, les experts judiciaires ont remis leur rapport. Les listings de paramètres FDR ne sont pas annexés ! Ils sont toujours « secret atomique ». Il a fallu en outre beaucoup de temps et d’énergie pour que les gens de robe lâchent ce rapport. Six mois. Depuis la mi-janvier 2013 il est donc disponible sur le Web (avec un autre rapport et quelques explications complémentaires). Ainsi, à l’heure actuelle (mai 2013), deux ans après la première demande, la juge, malgré ses engagements, continue à cacher les listings de paramètres FDR. Ces méthodes ont cours depuis presque trente ans avec Airbus. Les passagers des Airbus seraient-ils de la chair à industriel aussi sûrement qu’en 1914 les soldats étaient de la chair à canon (les généraux responsables de boucheries inutiles étaient pour la plupart issus de Polytechnique, comme le sont les criminels de l’aviation française).
Il y a beaucoup plus grave. La juge Zimmermann se livre à une escroquerie pure et simple (complicité par fourniture de moyens, telle que définie par le Code pénal). Cette escroquerie est commise en bande organisée, par dépositaires de l’autorité publique. On peut même se demander si la juge Zimmermann ne touche pas un pourcentage de la part de certains avocats qui récoltent des honoraires astronomiques auprès des familles de victimes. Moralisation de la vie publique, République exemplaire… qu’en pense Hollande, parfaitement informé ?
Par ailleurs, à la même époque, il y a deux ans, cette partie civile, associée à d’autres, avait demandé à plusieurs reprises à la juge Zimmermann de faire procéder à une restitution avec un emulateur de cockpit. Elle avait formulé d’autres demandes, rappelées dans une lettre recommandée AR du 5 septembre 2011. La juge Zimmermann n’a strictement rien fait. Elle n’a pas plus cherché à savoir ce qui avait été fait confidentiellement en la matière par le BEA, malgré les demandes en ce sens de la partie civile. Les seules diligences qu’a accomplies Zimmermann c’est la chasse à l’homme pour faire enfermer celui qui dit la vérité et aide les familles de victimes, alors même que des parties civiles ont demandé l’audition de celui-ci comme témoin et comme sachant ! Et elle a mis le paquet !
Zimmermann, c’est près de deux ans à chercher l’épave partout, sauf à l’endroit où on savait qu’elle se trouvait, puis deux ans à parler de tout, sauf des listings de paramètres et de l’existence d’un logiciel qui s’appelle « emulateur de cockpit », réalités qui sont frénétiquement, mais grossièrement, cachées, avec chasse à l’homme de celui qui dit la vérité.
On trouvera dans un topo enfantin quelques précisions sur ce que le peuple français cache au reste du monde en escroquant les familles de victimes.
Mais tout cela peut sembler un peu dépassé quand on découvre les dessous malpropres de la justice française, qui considère des parents de victimes comme… des « cons » (cliquez sur l’image) :
Update 2 février 2014. TOUT EN VIDEO. Avec les dernières vidéos qui présentent les documents judiciaires de l’enquête sur la disparition de l’Airbus AF447 Rio-Paris et mettent au grand jour les magouilles et mensonges sur ce crash pour tenter d’en cacher les causes et masquer les responsabilités et culpabilités.
Update 4 août 2014. Depuis peu Hollande sait tout, avec les documents utiles en main. Après le crash du vol Air Algérie au Mali, plus personne ne peut prétendre le contraire. Et la chasse à l’homme pour m’enfermer continue !